Je suis pharmacien de formation. Je travaillais à la Pharmacie Coopérative de Reims.
Ma femme m’a quitté en emportant tout ce qui m’appartenait. Mon enfant de 15 mois est mort. J’ai perdu mon emploi. J’ai dû vendre ma maison à perte. Je suis allé vivre au foyer de la Sonacotra (foyer social). Je faisais des remplacements dans des pharmacies dès que je le pouvais, mais les occasions étaient rares. Le reste du temps, j’étais oisif.
Pour calmer mon chagrin, je prenais des antidépresseurs, je me suis mis à boire et à jouer
aux courses avec les copains que je m’étais faits à la Sonacotra.
En 93, Billy Graham est venu en Allemagne. Les prédications étaient retransmises par télévision à Reims. Des amis Chrétiens m’ont invité. J’ai pu y aller deux fois. La première ne m’a rien fait, mais la seconde a touché mon cœur. Au moment de l’appel, je me suis avancé.
A partir de ce moment, je me suis mis à fréquenter une église évangélique. J’allais régulièrement au culte, à la réunion de prière et à la réunion d’évangélisation.
Mais j’étais toujours aussi malheureux et déprimé. Je ne parvenais pas à comprendre ce qu’il fallait faire pour devenir Chrétien. J’avais des grigris plein mes poches, et je continuais à vivre la même vie qu’avant.
Un jour, en montant l’escalier chez un ami, je trouve un feuillet déchiré. Je n’avais aucune idée d’où il pouvait provenir. Aujourd’hui je sais qu’il provenait d’un petit Nouveau Testament avec Psaumes que les Gédéons de Dunkerque venaient justement de distribuer devant un lycée de Reims. Voici ce qui était écrit:
L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. (Luc 4/18-19)
Ce verset m’a bouleversé parce que, visiblement, il avait été écrit tout exprès pour moi. C’était exactement ce que je cherchais sans le trouver. J’ai rangé ce papier précieusement dans ma poche avec tous mes grigris.
Je suis alors parti faire un remplacement en Dordogne, mais je n’avais toujours pas compris comment bénéficier de cette libération. A mon retour j’ai demandé le baptême et j’ai suivi les cours de préparation. C’est là que j’ai compris que ma manière de vivre ne plaisait pas au Seigneur et que je devais y renoncer.
J’ai brûlé mes grigris. J’ai essayé de m’arrêter de fumer par moi-même. Tous mes efforts ont été vains. Puis, un beau matin, c’est le Seigneur qui m’a libéré d’un seul coup. Il a ainsi brisé une à une toutes mes chaînes. Que toute la gloire lui en revienne !
Lorsque j’ai reçu la lettre des ASSEDIC m’annonçant que j’étais en fin de droits, et que je ne pourrais plus bénéficier que du RMI, je me suis souvenu du roi Ezéchias montrant la lettre du Rabschaké à l’Eternel. (II Rois ch.19 v 14). Je suis monté dans ma chambre et j’ai déployé la lettre des ASSEDIC en disant : Seigneur, vois ce qui m’arrive ! C’est sur toi seul que je compte ! Que dois-je faire ?
Deux jours plus tard, un pharmacien me demandait de venir travailler avec lui. Il me proposait un appartement et un salaire convenable. Je n’avais que 50 F en poche (moins de 8 €). Se doutant de ma situation, il m’a spontanément proposé une avance. J’étais émerveillé par la grâce de notre Dieu qui ne fait pas les choses à moitié.
Aujourd’hui, le Seigneur m’a rétabli: j’ai une situation stable, une épouse chrétienne, une belle maison.
Je le loue pour les épreuves que j’ai traversées, car, sans elles, je ne Le connaîtrais toujours pas. Je le loue pour ce feuillet ramassé fortuitement sur lequel il me promettait ma libération. Je le loue de m’avoir effectivement libéré. Je veux que beaucoup d’autres puissent, comme moi, bénéficier de cette merveilleuse grâce. C’est pourquoi je suis devenu Gédéon: je distribue à mon tour ces petits Nouveaux Testaments qui sont autant de passeports pour le salut.
Témoignage d’Eugène Tivoli
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